Le télétravail s’est imposé comme une nouvelle norme dans de nombreux secteurs, et celui de l’ingénierie n’échappe pas à cette transformation. En Suisse, cette évolution soulève autant d'opportunités que de défis pour les employeurs comme pour les professionnels.

30 mai 2025 • FED Engineering • 1 min

Entre besoins accrus de flexibilité, pénurie de talents techniques, contraintes transfrontalières et mutation des modes de management, la question du télétravail en ingénierie mérite une attention particulière.

Le marché suisse de l’ingénierie à la croisée des tensions

La Suisse continue de faire face à une pénurie de talents dans les domaines de l’ingénierie, qu’il s’agisse du génie civil, de l’électrotechnique, ou de la mécanique. Les entreprises peinent à recruter des profils spécialisés. Le recours au télétravail, perçu comme un levier d’attractivité, permet d’élargir le vivier de candidats, notamment à l’international. Toutefois, cette stratégie ne se déploie pas sans limites.

Recruter à distance implique de composer avec une législation complexe, notamment lorsqu’il s’agit de collaborateurs frontaliers. Si la possibilité de télétravailler depuis la France voisine séduit de nombreux ingénieurs, elle reste encadrée par des règles fiscales précises. Le quota de 40 % de télétravail, fixé pour éviter des répercussions fiscales, oblige les entreprises à une gestion rigoureuse des jours travaillés hors du territoire suisse. Ces contraintes poussent de nombreux employeurs à reconsidérer la manière dont ils structurent le travail hybride.

La flexibilité comme exigence croissante des ingénieurs

Pour les candidats, la possibilité de télétravailler constitue désormais un critère déterminant dans le choix d’un employeur. Cette demande de flexibilité n’est plus uniquement l’apanage des fonctions administratives ou IT. Même les ingénieurs en milieu industriel, historiquement très présents sur site, aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. La réduction des trajets, l’autonomie dans l’organisation du travail et l’accès à des outils collaboratifs performants renforcent cette attente.

Toutefois, tous les postes ne peuvent être exercés à distance avec la même efficacité. Les ingénieurs impliqués dans des phases de prototypage, de tests ou d’interventions terrain continuent de privilégier un mode de travail hybride. Les entreprises qui réussissent à concilier ces réalités sont celles qui font preuve d’agilité et adaptent leurs pratiques en fonction des profils, des projets et des contraintes opérationnelles.

Un management à repenser pour maintenir la cohésion des équipes

Mettre en place le télétravail ne se limite pas à équiper ses collaborateurs d’un ordinateur portable et d’une connexion sécurisée. Cela implique une refonte du management, en particulier dans un domaine où la rigueur, la collaboration et l’innovation sont essentielles. Les responsables d’équipes techniques doivent apprendre à piloter à distance, sans tomber dans le piège du micro-management ni perdre le fil des objectifs.

Les outils numériques permettent de maintenir une communication fluide, mais ils ne remplacent pas entièrement la richesse des échanges informels. Or, ces moments d’interaction spontanée sont souvent à l’origine d’idées innovantes ou de résolutions de problèmes techniques complexes. Certaines entreprises suisses ont pris le parti d’instaurer des temps de présence obligatoires ou des séminaires réguliers pour nourrir ce lien collectif, essentiel au bon fonctionnement d’une équipe d’ingénieurs.

Attirer et fidéliser les talents dans un monde hybride

Pour rester compétitives sur un marché où les talents sont rares, les entreprises suisses doivent non seulement offrir de la flexibilité, mais aussi intégrer pleinement le télétravail dans leur proposition de valeur. Cela passe par une communication transparente sur les modalités de travail, une politique d’intégration des nouveaux collaborateurs à distance et un accompagnement spécifique des managers.

Du côté des ingénieurs, la capacité à travailler efficacement à distance devient une compétence recherchée. Savoir gérer son temps, collaborer via des outils numériques, communiquer de manière proactive et faire preuve d’autonomie sont des qualités particulièrement appréciées. En entretien, les recruteurs valorisent les exemples concrets illustrant ces aptitudes. Loin d’être un simple mode d’organisation, le télétravail est désormais un critère différenciant, autant pour les candidats que pour les employeurs.

Le télétravail transforme en profondeur la manière dont les entreprises suisses recrutent et gèrent leurs ingénieurs. Ce bouleversement, s’il est bien encadré, peut constituer un formidable levier d’attractivité et de fidélisation. Encore faut-il que les entreprises sachent s’adapter aux contraintes réglementaires, maintenir l’esprit d’équipe et proposer un cadre structuré et clair. Dans un environnement en constante évolution, le télétravail n’est plus une réponse conjoncturelle, mais une composante durable de la stratégie RH, en particulier dans les métiers de l’ingénierie.

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